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Méditation ou action?

De retour de Paris après une formation d'hypnose, je monte dans le train qui me ramène à Marseille.

J’arrive dans le wagon, un sac à dos sur l’épaule, portable en main, cherchant ma place. Je suis en bas, au fond, côté couloir. Ma voisine est une jeune fille, pimpante, maquillée avec soins, un sac imitation Louis Vuitton sur les genoux, écouteurs sur les oreilles, elle téléphone dans une langue qui m’est étrangère et parle fort. Je la salue et m’installe espérant que son coup de fil ne va pas durer trop longtemps. Je comptais profiter de ce temps pour lire et me reposer, aspirant au calme et à la tranquillité. Heureusement, la conversation s’arrête assez rapidement et le train démarre. 

Je me plonge dans ma lecture tout en me laissant bercer par le roulis régulier. J’aime ces moments où il n’y a rien à faire, comme des espaces offerts où je peux laisser mes pensées dériver au gré du paysage. Je regarde la campagne française défiler sous mes yeux, à moitié endormie.

C'est à ce moment, qu’un bruit de mastication vient me sortir de ma rêverie. L’odeur grasse du paquet de chips et le bruit de papier mêlé à celui de la déglutition de ma voisine viennent faire effraction à ma tranquillité. Ça crisse sous ses dents, sa langue claque contre son palais avant de déglutir avec délectation, la bouche ouverte et bruyante. Vient ensuite, le moment où elle se lèche les doigts avant d’essuyer le gras avec son mouchoir. 

L’agacement commence à monter. Lui parler, lui expliquer, elle ne parle pas français, ça risque d'être compliqué. 

Inspire, respire…j’utilise ma respiration pour me calmer. Méditer, se concentrer sur son souffle, voilà. Quelle bonne occasion de mettre en pratique ce que j’enseigne. Ah le pouvoir de la respiration, un outil disponible en permanence. C'est magnifique. Mais voilà qu'elle recommence, le bruit m’agresse à nouveau. La respiration n’y peut rien, l’énervement monte, mon corps se tend. Mon regard fait le tour du wagon et tombe sur un siège vide quelques rangs devant moi. Sans réfléchir, je me lève, récupère mes affaires, salue ma voisine et pars m’installer au calme. Mon corps s’apaise et je passe la fin du voyage dans la tranquillité à laquelle j'aspirais.

Moral de l’histoire : la méditation ne remplace pas l’action. 


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