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La douceur : une nécessité dans un monde qui court trop vite


Dans nos vies modernes, la vitesse est devenue la norme. Nous courons d’une tâche à l’autre, répondons à mille injonctions—performer, anticiper, concilier, être « au top » partout. Cette cadence effrénée finit par anesthésier notre capacité à ressentir, à nous écouter, à prendre soin de nous avec bienveillance.

En tant que médecin généraliste, autrice et hypnothérapeute, je mesure chaque jour à quel point cette course permanente détériore notre équilibre physique, émotionnel et mental.

Et pourtant… j’ai longtemps été la première à m’oublier.

Dans ma vie de médecin généraliste mais aussi de mère de famille, je me suis aperçue que je courais du matin au soir, sans interruption, exigeante avec moi-même, ne m’accordant ni repos, ni lenteur, ni réelle douceur. Je m’imposais un rythme que je n’aurais jamais conseillé à mes propres patients. C’est en prenant conscience de cette contradiction que j’ai commencé, progressivement, à introduire des moments de pause, de respiration, de tendresse envers moi-même.

Ces instants, d’abord minuscules, ont transformé ma façon de vivre autant que ma manière d’accompagner les autres.

C’est dans cette même intention que j’ai coanimé récemment, avec Nathalie Péchinot – yogawithnath, un atelier autour de la douceur. Dix personnes y ont participé, chacune portant ce besoin universel de relâcher la pression. Nous avons commencé par un exercice de lévitation en hypnose, guidant chacun vers une sensation d’allégement intérieur, comme si le corps retrouvait la permission de se délester un peu de ses tensions et de ses obligations.

Observer un groupe entier ralentir, souffler, se déposer… c’est toujours un moment profondément émouvant. On sent que quelque chose se réaligne, s’apaise.

Nathalie a ensuite proposé des postures de yoga douces, enveloppantes, conçues pour détendre sans brusquer. La douceur n’est pas une faiblesse : c’est une manière puissante de se reconnecter à soi, de renouer avec un corps trop souvent vécu en pilote automatique.

Dans un monde qui valorise la rapidité, la performance et le « toujours plus », la douceur devient un acte de résistance.

Elle nous rappelle que nous ne sommes pas des machines.

Qu’un système nerveux a besoin de respiration.

Qu’un être humain a besoin de moments pour se retrouver.

S’offrir une bulle de douceur, ce n’est pas perdre du temps.

C’est retrouver du temps.

C’est cultiver un espace intérieur où la vie peut se déposer autrement.

Et peut-être que la vraie question n’est pas :

« Ai-je le droit de m’accorder cela ? »

Mais plutôt : « Comment ai-je pu m’en priver si longtemps ? »

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